Descriptif du projet

Dans un tissu urbain hétérogène, le projet établit un mail comme une ligne de calme, une coupe nette dans la densité. Le sol devient matière première de l’architecture : une bande centrale en pierre volcanique brute, flanquée de latérales en grave stabilisée, définit un tracé lisible, sans ornement. La composition est minimale mais rigoureuse : géométrie tendue, rythmes réguliers, alternance contrôlée de pleins et de vides. Le végétal, en marge, agit en filtre, en seuil, jamais comme décor. Le mobilier s’ancre dans la même logique : blocs monolithiques en bois brûlé et pierre sèche, intégrés au dessin du sol. L’éclairage, rasant et encastré, prolonge la ligne sans perturber la nuit. Ce mail n’est pas un aménagement paysager, c’est une infrastructure sensible, un dispositif d’apaisement construit par la matière, le vide et la répétition.

le mot de l’architecte

Ce projet est pour moi un manifeste de résistance douce. Il ne cherche pas à séduire, mais à offrir un autre rythme au sein de la ville. Là où tout est rapide, saturé, bruyant, j’ai voulu concevoir un lieu qui apaise, qui ralentit, qui invite à l’écoute — de soi, de l’environnement, du temps.

Je crois en une architecture ancrée, essentielle, qui parle avec peu de signes mais avec des matières pleines. Ce mail zen est construit comme une couche de sol pensée, une strate à vivre, révélant textures, lumières, contrastes. Il ne décore pas : il structure, il suggère, il accueille.

Le zen n’est pas un langage formel, c’est un état d’attention. Un art de composer avec le peu, pour laisser advenir l’essentiel. Ici, l’architecture ne cherche pas à marquer, mais à laisser place : au souffle, au silence, au vivant. Elle trace, simplement, un espace pour être.