Descriptif du projet

Le projet s’inscrit dans une démarche d’intégration au paysage viticole, où la légèreté structurelle et la transparence sont les principes de la conception architecturale. La volumétrie fragmentée, composée de petits bâtiments en acier et en verre, suit la topographie du vignoble, s’adaptant aux pentes et aux courbes du terrain pour éviter toute rupture visuelle ou volumétrique. L’emploi de la structure métallique fine réduit les points d’appui, limitant l’impact sur le sol et préservant l’écosystème du vignoble. Les façades vitrées jouent un rôle double : elles dissolvent les volumes dans le paysage par leur transparence, tout en cadrant des vues séquentielles sur les vignes, transformant le bâtiment en un dispositif de cadrage paysager. Cette translucidité atténue la présence architecturale, conférant aux constructions une certaine intangibilité. L’implantation des bâtiments privilégie une lecture horizontale, en continuité avec les rangées de vignes, renforçant la notion d’extension du terroir. Par ailleurs, les installations et sculptures contemporaines, réparties dans le vignoble, sont dissimulées dans le contexte végétal et topographique. Leur mise en scène joue de l’équilibre entre visibilité et discrétion, créant un dialogue avec l’environnement. Ces œuvres se manifestent par des interventions ponctuelles, souvent partiellement enfouies ou masquées par la végétation, établissant une interaction entre la matière artistique et le paysage naturel. Cette stratégie d’implantation élargit la lecture architecturale du site, transformant le vignoble en une séquence spatiale immersive où architecture et art contemporain se répondent en tension entre révélation et occultation.

le mot de l’architecte

J’ai imaginé ce projet comme une respiration dans le paysage viticole, un lieu où l’architecture se retire pour mieux révéler le territoire. Plutôt que de s’imposer, j’ai choisi de fragmenter, d’alléger, de dissoudre. Les structures en acier et verre ne cherchent pas à marquer le site, mais à en prolonger les lignes, à en cadrer les silences. Chaque bâtiment est un seuil, un interstice, un point d’observation pensé en résonance avec les vignes, la lumière, le vent.

J’ai voulu que l’art contemporain ne soit pas une exposition, mais une exploration. Les œuvres sont dissimulées, parfois à peine visibles, parfois en dialogue direct avec un arbre, une pente, un alignement. Le visiteur est invité à marcher, à chercher, à être surpris. L’architecture ne guide pas, elle accompagne.

Ce projet est une tentative de justesse. Justesse d’échelle, justesse de matière, justesse de présence. C’est aussi une manière de rendre hommage à un lieu cultivé depuis des siècles, en lui offrant un nouvel usage sans en troubler la mémoire.