Descriptif du projet

L’édifice s’impose comme une figure sculpturale au sein du paysage urbain, affirmant une matérialité brute et une posture résolument contemporaine. Enveloppé d’acier Corten, dont la patine évolutive dialogue avec le temps et l’environnement, il incarne une architecture à la fois ancrée et en perpétuelle mutation. Sa teinte oxydée, en résonance avec les matériaux minéraux de la ville, inscrit l’ouvrage dans une dynamique de contextualisation tout en affirmant une présence singulière. Conçu comme un espace dédié à la diffusion et à la valorisation des pratiques artistiques contemporaines, le bâtiment se déploie autour d’une succession de salles d’exposition aux géométries variées, offrant aux œuvres des cadres de présentation modulables. La flexibilité spatiale est assurée par une structure porteuse optimisée, libérant de vastes plateaux et favorisant une scénographie immersive. Le traitement des percées visuelles, alternant opacité et transparence, module les interactions entre intérieur et extérieur, créant des séquences lumineuses propices à la contemplation. L’insertion urbaine de l’ouvrage procède d’une réflexion sur la densification et la réinterprétation des pleins et des vides dans la ville. Son implantation tire parti des interstices résiduels du tissu bâti, proposant un dialogue subtil entre permanence et transformation. Le choix de l'acier corten, matériau à la fois pérenne et expressif, traduit cette volonté d’inscrire l’édifice dans une temporalité étendue, en cohérence avec la vocation culturelle du lieu. À travers cette architecture, l’acte de bâtir devient un vecteur d’expériences esthétiques et sensorielles, où la matière, la lumière et l’espace s’assemblent pour générer une atmosphère propice à l’émergence du sensible. Le bâtiment ne se contente pas d’accueillir des œuvres ; il s’affirme comme une œuvre en soi, une entité organique dont la présence interroge notre rapport au cadre bâti et à la ville contemporaine.

le mot de l’architecte

L’architecture que j’ai conçue ici ne cherche ni à s’imposer brutalement dans le tissu urbain, ni à s’y dissoudre passivement. Elle se veut un seuil, une transition entre le passé construit de la ville et son devenir. L’acier Corten, avec son vieillissement contrôlé, exprime cette dialectique entre permanence et transformation. Il dialogue avec la pierre, le béton, le verre environnants, tout en affirmant une matérialité propre, vivante, qui évolue au fil des saisons et du temps.

L’enjeu était de penser un espace où l’art ne soit pas seulement exposé, mais où il puisse respirer, interagir avec la lumière, la matière et la ville elle-même. Chaque galerie a été conçue comme un cadre modulable, une boîte neutre qui s’ouvre et se referme en fonction des œuvres qu’elle accueille. J’ai voulu jouer sur la tension entre l’intériorité du lieu, pensé comme un écrin, et son ouverture sur l’extérieur, où certaines percées visuelles laissent entrevoir l’animation urbaine.

Le bâtiment s’inscrit dans une réflexion plus large sur l’urbanité : comment densifier sans écraser ? Comment donner à voir sans surexposer ? Comment inscrire l’architecture dans une temporalité qui n’est ni figée ni éphémère, mais en perpétuelle réinvention ? Ce projet est ma réponse à ces questions, une tentative d’écrire dans la ville un fragment d’histoire en devenir.